Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 15:01

Le séminaire « la recherche de la vérité et de la lutte contre l’impunité  au cœur des luttes pour la démocratie en Afrique du Nord et au Proche Orient » organisé par la Coalition des associations de victimes des années 90 ces 11 et 12 février 2012 à Alger a réuni des représentants de la société civile, des avocats, des syndicalistes, des journalistes, et des membres de familles de disparus et des victimes du terrorisme avec des défenseurs des droits de l’Homme venus de Syrie, d’Egypte, de Tunisie, et du Maroc. Les échanges se sont concentrés sur l’importance et les enjeux de la lutte contre l’impunité et la protection des droits de l’Homme pendant et après les révolutions pour assurer l’avènement d’une réelle démocratie dans une société pacifiée.

Cependant, le constat des violations graves des droits de l’Homme dans la région est assez inquiétant. En Egypte, les forces armées et de sécurité font régner une situation de terreur contre les civils, qui se retrouvent arrêtés arbitrairement et torturés. En Tunisie, aucun procès n’a eu lieu contre les anciens membres du régime de Ben Ali et le procès contre l’ancien chef d’Etat n’a été qu’une mascarade, l’impunité demeurant. En Syrie, l’utilisation de balles réelles contre la foule, les tortures, les disparitions sont des moyens d’actions courants utilisés par l’armée. Enfin, au Maroc, le mouvement du 20 février qui se mobilise pour des réformes politiques et sociales est réprimé par le régime. En Algérie, les lois promulguées en janvier 2012 sont loin d’être les réformes attendues dans le cadre du printemps arabe. Ces textes menacent gravement les libertés fondamentales et se trouvent au cœur des préoccupations de la société civile.

Les questions de justice transitionnelle et de recherche de la Vérité ont également été soulignées. Sihem Bensedrine du Centre pour la Justice Transitionnelle de Tunisie a présenté le travail de son association sur la réforme de la police et du système judiciaire dans l’objectif de garantir la non-répétition des violations des droits de l’Homme commises en Tunisie.

L’atelier de travail qui s’est tenu le deuxième jour a laissé place à une discussion sur les différentes méthodes de documentation des violations des droits de l’Homme. Les échanges ont permis de déboucher sur des propositions concrètes, adaptées au contexte algérien, telles que cartographier les charniers et mettre en place une base de données d’ADN des membres des familles de disparus et des parents des victimes du terrorisme. Il a, également été suggéré d’aller à la rencontre des partis politiques afin qu’ils intègrent dans leur programme les revendications de la Coalition des associations de victimes à savoir la mise en place d’un mécanisme pour l’établissement de la Vérité et de la Justice.

Ces deux jours de séminaire se sont terminés sur une note positive. Les violations des droits de l’Homme perdurent dans la région certes, mais les militants ne se sont pas découragés pour autant et continuent à se battre, au quotidien, pour garantir une transition démocratique et l’établissement d’un Etat de droit.

Alger le 15 février 2012

Partager cet article
Repost0

commentaires